Linkspopulismus: eine gegenhegemoniale Politik gegen die neoliberale Ordnung (15.02.2024)

Wieso Linkspopulismus? Die Politikwissenschaftlerin Chantal Mouffe erklärt in ihrem Buch "Für einen linken Populismus", wieso wir heute eine neue politische Strategie, eben einen Populismus von links brauchen, um die neoliberale Hegemonie zu überwinden und die Rechtspopulisten, die die Unzufriedenheit der Bevölkerung ausnutzen, zu besiegen.

Der Linkspopulismus zielt darauf ab, eine breite Front gegen das neoliberale Establishment zu errichten. Dazu sollten die Forderungen und Bedürfnisse der Arbeiterklasse mit den neuen linken Bewegungen (Ökologie, Feminismus, Friedensbewegung,…) verbunden werden und so einen "gemeinsamen Willen" konstruiert werden.

 

Mouffe weist darauf hin, dass viele sozialdemokratische Parteien ihre linke Identität abgestreift haben und die aktuelle hegemonialen Ordnung, also jene der neoliberalen Globalisierung, akzeptiert haben und Teil von dieser geworden sind. So entstand ein Konsens der Mitte zwischen Mitte-rechts und Mitte-links, sowie eine Einengung des politischen Spektrums. Diese Einengung, die meines Erachtens in der Schweiz durch die Konkordanzdemokratie besonders sichtbar ist, führt gemäss Mouffe zur Entfremdung der demokratischen Institutionen, was sich in der wachsenden Zahl der nicht-Wähler manifestiert (In der Schweiz ist die Wahlbeteiligung im Vergleich zu anderen europäischen Ländern besonders tief). So entsteht, was im Buch "Postpolitik" genannt wird: die Verwischung von politischen Frontlinien zwischen links und rechts, weil auch angeblich linke Parteien sich dem Finanzkapitalismus unterwerfen. Alle die sich ausserhalb dieses eingeengten politischen Spektrums befindet, werden als Extremisten oder Populisten bezeichnet. Infolge der Finanzkrise 2008 wurde jedoch die neoliberale hegemoniale Formation wieder infrage gestellt, von rechts wie von links. Mouffe bezeichnet dies als den "populistischen Moment."

 

Die Gegenwärtige Krise des Neoliberalismus stellt also eine Chance für die Linke dar, eine neue hegemoniale Ordnung aufzubauen. So ist auch Mouffes zentrale These: Ein linker Populismus, im Sinne einer diskursiven Strategie, soll zur Errichtung einer Frontlinie zwischen Volk und der herrschenden Oligarchie führen, und so zur Wiederherstellung und Vertiefung der Demokratie führen. Dies soll innerhalb der liberalen demokratischen Institutionen erreicht werden, so wie Thatcher in England innerhalb der demokratischen Institutionen die neoliberale Hegemonie durchsetzen konnte.

 

Dies soll im Rahmen einer Auseinandersetzung mit den wirtschaftlichen Eliten und einer Radikalisierung der Demokratie geschehen. Der Linkspopulismus unterscheidet sich dabei vom sterilen Reformismus wie auch von der revolutionären Strategie. Man könnte diese Strategie zur Veränderung der hegemonialen Verhältnisse als "radikalen oder revolutionären Reformismus" bezeichnen (nach Jean Jaurès).

 

Das Programm eines linken Populismus muss auch eine klar antikapitalistische Dimension beinhalten. Sie soll jedoch konkrete Themen aufgreifen, nicht in der Theorie verharren, und somit eine Mehrheit des Volkes hinter sich bringen, um an die Macht zu kommen und eine progressive Hegemonie aufzubauen, die die Form eines "demokratischen Sozialismus" oder "Ökosozialismus" annehmen würde. Diese Machtübernahme soll innerhalb des politischen (aber nicht wirtschaftlichen) Liberalismus stattfinden. Eine erfolgreiche linkspopulistische Strategie muss verstehen, welche Rolle Affekte in der Politik spielen und diese bei den Menschen erreichen. Die Argumente müssen im Einklang mit Problemen stehen, die den Menschen tagtäglich begegnen und ihre Lage berücksichtigen. Schlussendlich muss man den Menschen eine Zukunftsvision anbieten, die auch Hoffnung gibt.

 

Die politische Auseinandersetzung sollte laut Mouffe in Form eines Agonismus (der Gegner ist ein Konkurrent, der das Recht auf seine Position hat) und nicht in Form von Antagonismus ( der Gegner ist ein Feind der zerstört werden muss) stattfinden.

 

Sicherlich benutzen heute in der Schweiz einige linke Parteien zumindest teilweise diese Strategie. Sie muss jedoch ausgeweitet werden und möglichst viele Menschen erreichen, auch solche, die sich selbst nicht als Linke identifizieren, jedoch unter dem aktuellen neoliberalen System leiden und keine wirkliche politische Heimat haben (z.B. Nichtwähler*innen).

 

Bild: Bild des Autors.

Populisme de gauche : une politique contre-hégémonique contre l'ordre néolibéral

Pourquoi un populisme de gauche ? Dans son livre "Pour un populisme de gauche", la politologue Chantal Mouffe explique pourquoi nous avons aujourd'hui besoin d'une nouvelle stratégie politique, précisément d'un populisme de gauche, afin de surmonter l'hégémonie néolibérale et de vaincre les populistes de droite qui exploitent le mécontentement de la population.

Le populisme de gauche vise à créer un large front contre l'establishment néolibéral. Pour ce faire, il convient d'associer les revendications et les besoins de la classe ouvrière aux nouveaux mouvements de gauche (écologie, féminisme, mouvements pour la paix,...) et de construire ainsi une "volonté commune".

 

Mouffe remarque que de nombreux partis sociaux-démocrates se sont débarrassés de leur identité de gauche et ont accepté l'ordre hégémonique actuel, c'est-à-dire celui de la globalisation néolibérale, et en sont devenus partie intégrante. C'est ainsi qu'est né un consensus du centre entre le centre-droit et le centre-gauche, ainsi qu'un resserrement de l'éventail politique. Ce resserrement, qui est à mon avis particulièrement visible en Suisse en raison de la démocratie de concordance, conduit selon Mouffe à l'aliénation des institutions démocratiques, ce qui se manifeste par le nombre croissant de non-électeurs (en Suisse, la participation aux élections est particulièrement faible par rapport à d'autres pays européens). C'est ainsi que naît ce que le livre appelle la "postpolitique" : l'effacement des lignes de front politiques entre la gauche et la droite, car même les partis prétendument de gauche se soumettent au capitalisme financier. Tous ceux qui se situent en dehors de ce spectre politique restreint sont qualifiés d'extrémistes ou de populistes. Suite à la crise financière de 2008, la formation hégémonique néolibérale a toutefois été à nouveau remise en question, tant par la droite que par la gauche. Mouffe appelle cela le "moment populiste".

 

La crise actuelle du néolibéralisme représente donc une opportunité pour la gauche de construire un nouvel ordre hégémonique. C'est également la thèse centrale de Mouffe: un populisme de gauche, au sens d'une stratégie discursive, doit conduire à l'établissement d'une ligne de front entre le peuple et l'oligarchie dirigeante, et ainsi à la restauration et à l'approfondissement de la démocratie. Cela doit être réalisé dans le cadre des institutions démocratiques libérales, tout comme Thatcher en Angleterre a pu imposer l'hégémonie néolibérale dans le cadre des institutions démocratiques.

 

Cela doit se faire dans le cadre d'une confrontation avec les élites économiques et d'une radicalisation de la démocratie. Le populisme de gauche se distingue ici du réformisme stérile comme de la stratégie révolutionnaire. On pourrait qualifier cette stratégie de changement des rapports hégémoniques de "réformisme radical ou révolutionnaire" (voir Jean Jaurès).

 

Le programme d'un populisme de gauche doit également comporter une dimension clairement anticapitaliste. Il doit cependant aborder des thèmes concrets, ne pas rester dans la théorie, et ainsi rassembler une majorité du peuple derrière lui pour prendre le pouvoir et construire une hégémonie progressiste qui prendrait la forme d'un "socialisme démocratique" ou d'un "écosocialisme". Cette prise de pouvoir se ferait au sein du libéralisme politique (mais pas économique). Une stratégie populiste de gauche réussie doit comprendre le rôle des affects en politique et les atteindre chez les gens. Les arguments doivent être en phase avec les problèmes auxquels les gens sont confrontés quotidiennement et tenir compte de leur situation. Enfin, il faut proposer aux gens une vision de l'avenir qui donne également de l'espoir.

 

Pour Chantal Mouffe, le débat politique devrait prendre la forme d'un agonisme (l'adversaire est un concurrent qui a le droit de défendre sa position) et non pas d'un antagonisme (l'adversaire est un ennemi qu'il faut détruire).

 

Il est certain qu'aujourd'hui, en Suisse, certains partis de gauche utilisent au moins partiellement cette stratégie. Elle doit cependant être étendue et atteindre le plus grand nombre de personnes possible, y compris celles qui ne s'identifient pas elles-mêmes comme étant de gauche, mais qui souffrent du système néolibéral actuel et n'ont pas de véritable patrie politique (p. ex. les non-électeurs).

 

Populismo di sinistra: una politica contro-egemonica contro l'ordine neoliberale

 

Perché populismo di sinistra? Nel suo libro "Per un populismo di sinistra", la politologa Chantal Mouffe spiega perché oggi abbiamo bisogno di una nuova strategia politica, un populismo di sinistra, per superare l'egemonia neoliberale e sconfiggere i populisti di destra che sfruttano l'insoddisfazione della popolazione.

Il populismo di sinistra mira a costruire un ampio fronte contro l'establishment neoliberale. A tal fine, le richieste e i bisogni della classe operaia dovrebbero essere combinati con i nuovi movimenti di sinistra (ecologia, femminismo, movimenti per la pace, ecc.) per costruire una "volontà comune".

 

Mouffe sottolinea che molti partiti socialdemocratici si sono liberati della loro identità di sinistra e hanno accettato l'attuale ordine egemonico, cioè quello della globalizzazione neoliberale, diventandone parte integrante. Ciò ha creato un consenso al centro tra centro-destra e centro-sinistra e un restringimento dello spettro politico. Secondo Mouffe, questo restringimento, che a mio avviso è particolarmente visibile in Svizzera grazie alla democrazia della concordanza, porta all'alienazione delle istituzioni democratiche, che si manifesta nel crescente numero di non votanti (l'affluenza alle urne in Svizzera è particolarmente bassa rispetto ad altri Paesi europei). Il risultato è quello che il libro chiama "post-politica": l'offuscamento dei fronti politici tra destra e sinistra, perché anche i partiti apparentemente di sinistra si sottomettono al capitalismo finanziario. Tutti coloro che non rientrano in questo ristretto spettro politico vengono etichettati come estremisti o populisti. A seguito della crisi finanziaria del 2008, tuttavia, la formazione egemonica neoliberale è stata nuovamente messa in discussione, sia da destra che da sinistra. Mouffe parla di "momento populista".

 

L'attuale crisi del neoliberismo rappresenta quindi un'opportunità per la sinistra di costruire un nuovo ordine egemonico. Questa è anche la tesi centrale di Mouffe: il populismo di sinistra, inteso come strategia discorsiva, dovrebbe portare alla creazione di un fronte tra il popolo e l'oligarchia al potere, e quindi al ripristino e all'approfondimento della democrazia. Questo deve avvenire all'interno delle istituzioni democratiche liberali, così come Thatcher è riuscita a imporre l'egemonia neoliberale all'interno delle istituzioni democratiche inglesi.

 

Ciò deve avvenire nel contesto di un confronto con le élite economiche e di una radicalizzazione della democrazia. Il populismo di sinistra si differenzia sia dallo sterile riformismo che dalla strategia rivoluzionaria. Questa strategia per cambiare le relazioni egemoniche potrebbe essere chiamata "riformismo radicale o rivoluzionario" (vedi Jean Jaurès).

 

Il programma di un populismo di sinistra deve contenere anche una chiara dimensione anticapitalista. Tuttavia, dovrebbe occuparsi di questioni concrete, non rimanere teorico, e quindi portare la maggioranza del popolo dietro di sé per arrivare al potere e costruire un'egemonia progressista che prenderebbe la forma di "socialismo democratico" o "ecosocialismo". Questa presa di potere deve avvenire all'interno del liberalismo politico (ma non economico). Una strategia populista di sinistra di successo deve comprendere il ruolo degli affetti nella politica e così raggiungere le persone. Gli argomenti devono essere in linea con i problemi che le persone affrontano ogni giorno e tenere conto della loro situazione. In definitiva, bisogna offrire alle persone una visione del futuro che dia loro anche speranza.

 

Per Chantal Mouffe, il dibattito politico dovrebbe assumere la forma dell'agonismo (l'avversario è un concorrente che ha diritto alla sua posizione) e non dell'antagonismo (l'avversario è un nemico che deve essere distrutto).

 

Certamente, alcuni partiti di sinistra in Svizzera oggi utilizzano almeno in parte questa strategia. Tuttavia, essa deve essere ampliata e raggiungere il maggior numero possibile di persone, comprese quelle che non si identificano come di sinistra, ma che soffrono dell'attuale sistema neoliberale e non hanno una vera e propria casa politica (ad esempio, i non votanti).

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